Le trouble de stress post-traumatique
Le diagnostic du trouble stress post-traumatique (TSPT) repose sur l’exposition à un évènement traumatique associée à un syndrome de répétition, un syndrome d’évitement, une hyperactivation neurovégétative et des altérations négatives des cognitions et de l’humeur évoluant pendant plus d’un mois après le traumatisme.
Comprendre le trouble de stress post-traumatique
La sémiologie du trouble de stress post-traumatique
Le trouble de stress post-traumatique se caractérise par trois grands syndromes :
- Le syndrome de répétition (reviviscences diurnes ou nocturnes de l’événement traumatique)
- Le syndrome d’évitement (évitement des stimuli qui rappellent l’évènement traumatique ou déclenchent les reviviscences)
- L’hyperactivation neurovégétative.
Des altérations négatives des cognitions et de l’humeur sont fréquemment associées à ces trois grands syndromes.
On pose le diagnostic si ces syndromes persistent un mois après l’exposition à l’évènement traumatique (avant un mois on parle de stress aigu).
Le syndrome de répétition
Les patients souffrant de TSPT présentent des reviviscences, c’est-à-dire qu’ils revivent involontairement, de manière vivace, envahissante, pénible et répétitive certains aspects de l’expérience traumatique.
Ces reviviscences peuvent être diurnes ou nocturnes. Il s’agit alors des cauchemars traumatiques.
Des réactions dissociatives sont décrites généralement comme des flash-backs au cours desquels le sujet agit ou se sent comme si l’évènement allait se reproduire voire se reproduisait. Ainsi “replongé” dans l’événement, le sujet perd conscience de la réalité ambiante pendant quelques secondes à quelques minutes. On parle de déréalisation.
Ces reviviscences sensorielles et émotionnelles sont généralement accompagnées d’une réactivité physiologique avec symptômes physiques du stress (palpitations, sueurs, tremblement, polypnée, etc.).
Le syndrome d’évitement
Le syndrome d’évitement correspond à l’évitement des stimuli qui rappellent au sujet l’évènement traumatique.
Ces stimuli peuvent être des personnes, des lieux, des situations ou des circonstances semblables au traumatisme ou que le sujet à associé au traumatisme.
Les évitements peuvent être cognitifs (le sujet essaie de chasser toute pensée associée à l’évènement traumatique) ou comportementaux (éviter des lieux, des personnes, de parler ou d’entendre parler d’un sujet proche du traumatisme, etc.).
Le syndrome d’hyperactivation neurovégétative
Ce syndrome est marqué par l’hypervigilance (état de qui-vive permanent) qui correspond à un état d’alarme dont l’objectif est de dépister et d’analyser le moindre stimulus environnemental qui peut être interprété comme une nouvelle menace. Cet état
s’accompagne souvent de réactions de sursaut exagérées au moindre bruit (claquement de porte, bruit de moteur, sonnerie de téléphone, sirène, etc.).
On retrouve également des altérations du sommeil avec difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu au moindre bruit. La survenue de cauchemars (syndrome de répétition) peut participer à ces altérations du sommeil, parce que l’endormissement est redouté ou parce que le rêve traumatique réveille en sursaut.
Cette symptomatologie s’accompagne fréquemment d’altérations cognitives affectant la concentration et la mémoire.
Le syndrome d’altérations négatives des cognitions et de l’humeur
Les patients avec TSPT présentent fréquemment des altérations des cognitions, c’est-à-dire des pensées négatives sur eux-même (“je ne sers à rien”, “je ne suis pas capable de les défendre”, etc.), sur le monde et les autres (“on ne peut faire confiance à personne”, etc.).
La symptomatologie peut également s’associer à une altération de l’humeur avec thymie basse, aboulie, anhédonie, troubles de la concentration, de la mémoire, etc.
Perturbation touchant des fonctions normalement intégrées, comme la conscience, la mémoire, l’identité ou la perception de l’environnement. Cette symptomatologie est souvent secondaire à un traumatisme.
Dissociation
Jugement qu’un individu établi sur sa propre valeur.
Estime de soi
Activation exagérée du système nerveux autonome.
Hyperactivité neurovégétative
Réactivation involontaire, envahissante et douloureuse d’un évènement.
Reviviscences
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La prise en charge du trouble de stress post-traumatique
La prise en charge du TSPT repose en premier lieu sur la psychothérapie, qui sera adaptée au tableau présenté par le patient. Parmi les techniques qui ont démontré leur efficacité, on peut proposer de la thérapie cognitivo-comportementale, des thérapies d’exposition prolongée ou de l’EMDR. Il s’agit alors d’exposer progressivement le sujet à des éléments du traumatisme afin d’obtenir une désensibilisation.
On peut parfois avoir recours à des traitements médicamenteux, mais ils sont à proposer sur un temps court ou en cas d’échec de la psychothérapie, qui doit rester le traitement de première ligne. Il est important de savoir que l’usage des benzodiazépines est à éviter dans les suites d’une exposition traumatique.
Ressources pédagogiques
Référentiel de Psychiatrie et Addictologie
Psychiatrie de l’adulte. Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie.
Situations de départ
L’aesp met à la disposition des praticiens des grilles types de situations de départ afin d’établir le diagnostic.