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Le trouble délirant persistant

Les troubles délirants persistants sont définis par la présence d’idées délirantes évoluant depuis au moins un mois, sans désorganisation ni syndrome négatif. Les hallucinations peuvent être présentes mais ne sont pas au premier plan. Cette page explique comment décrire d’un point de vue sémiologique une idée délirante, et présente succinctement les formes de trouble délirant persistant en fonction du thème des idées délirantes.

Comprendre le trouble délirant persistant

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40 à 50 ans
C’est l’âge auquel débutent le plus souvent les troubles délirants persistants
0,2%
Et entre 1 et 3 pour 100 000. C’est la prévalence vie entière respectivement du trouble délirant persistant et son incidence annuelle
1
C’est le sex-ratio du trouble délirant persistant

Caractériser les idées délirantes

Une idée délirante correspond à une altération du contenu de la pensée, entraînant une perte du contact avec la réalité. Les idées délirantes sont l’objet d’une conviction inébranlable, inaccessible au raisonnement ou à la contestation par les faits. Il s’agit d’une “évidence interne” qui peut paraître plausible, mais qui n’est généralement pas partagée par le groupe socio culturel du sujet.

Une idée délirante se caractérise par son thème, son mécanisme, sa systématisation, l’adhésion du patient à l’idée, et son retentissement émotionnel et comportemental.

Les thèmes et mécanismes d’idées délirantes

Le thème d’une idée délirante correspond au sujet principal sur lequel porte cette idée. Les thématiques peuvent varier largement, être uniques ou multiples, s’associer entre elles de façon plus ou moins logique.

Le mécanisme d’une idée délirant correspond au processus par lequel une idée délirante s’établit et se construit. Il existe 4 mécanismes à l’origine des idées délirantes :

  • interprétatif,
  • intuitif,
  • hallucinatoire,
  • imaginatif.

Dans le trouble délirant persistant, le thème définit la forme clinique.

Dans le trouble délirant persistant, les principaux mécanismes sont interprétatif, intuitif et imaginatif.

Systématisation, adhésion et retentissement émotionnel

Le degré de systématisation évalue l’organisation et la cohérence interne des idées délirantes. Elles sont considérées comme peu systématisées lorsque leur organisation est floue, vague et incohérente.

L’adhésion correspond au degré de conviction attaché à ces idées. Elle est variable, évolutive. Elle est dite totale lorsque la conviction est inébranlable, inaccessible au raisonnement et aux critiques.

Le retentissement est le niveau d’anxiété, le risque suicidaire et le risque de passage à l’acte hétéroagressif.

Dans le trouble délirant persistant, les idées délirantes sont bien systématisées et comprennent généralement un thème unique ;
l’adhésion du sujet à ses idées délirantes est totale ; il peut y avoir un retentissement émotionnel et comportemental des idées délirantes.

Diagnostiquer un trouble délirant persistant et formes cliniques

La sémiologie du trouble délirant persistant est la suivante :

  • Une ou plusieurs idées évoluant pendant un mois ou plus
  • Les idées n’apparaissent pas comme bizarres (contenu relativement plausible), il n’y a pas de désorganisation ni de syndrome négatif. Si des hallucinations sont présentes elles ne sont pas au premier plan
  • En dehors de l’idée délirante, il n’y a pas d’altération marquée du fonctionnement ou de bizarrerie manifeste

Trouble délirant persistant de persécution, de jalousie

Pour le type persécution, les idées délirantes sont centrées sur la conviction d’être victime d’un complot, d’un espionnage, d’une tentative d’empoisonnement ou d’une conspiration visant à empêcher l’aboutissement des projets personnels de l’individu (peut être associé à des recours en justice ou passage à l’acte sur le désigné “persécuteur”).

Pour le type jalousie, les idées délirantes sont centrées sur la conviction que son partenaire est infidèle (plus fréquent chez les hommes, trouble de l’usage de l’alcool fréquemment associé).

Trouble délirant persistant érotomaniaque, mégalomaniaque et somatique

Une agoraphobie peut venir compliquer le trouble panique. Pour le type érotomaniaque, les idées délirantes sont centrées sur la conviction erronée d’être aimé(e) par un individu, le plus souvent de niveau social plus élevé. Il découle d’un mécanisme intuitif au départ, puis interprétatif, et est plus fréquent chez les femmes.

Pour le type mégalomaniaque, les idées délirantes sont centrées sur la conviction d’être doué d’un talent ou d’un pouvoir méconnu, ou d’avoir fait une découverte importante.

Pour le type somatique, les idées délirantes sont centrées sur les sensations ou fonctions corporelles (les plus fréquentes concernent la sensation d’émettre une odeur nauséabonde, que certains organes ne fonctionnent pas, etc.).

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La prise en charge du trouble délirant persistant

Le traitement repose sur l’hospitalisation en psychiatrie quand elle est nécessaire, un traitement antipsychotique avec possibilité d’adjonction d’un antidépresseur en cas de comorbidités dépressives ou anxieuses associées et une psychothérapie individuelle.

Ressources pédagogiques

Référentiel de Psychiatrie et Addictologie

Psychiatrie de l’adulte. Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie.

Situations de départ

L’aesp met à la disposition des praticiens des grilles types de situations de départ afin d’établir le diagnostic.

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