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L’attaque de panique et le trouble panique

L’attaque de panique (AP) correspond à un épisode d’anxiété paroxystique bien délimité dans le temps. Quelle sémiologie ? Quelle prise en charge ? L’essentiel avec l’aesp.

Comprendre l’attaque de panique et le trouble panique

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1 personne sur 20 fera une attaque de panique dans sa vie
20-30 ans
C’est l’âge de début du trouble panique
2
C’est le sex-ratio femme / homme de l’attaque de panique

La sémiologie de l’attaque de panique

L’attaque de panique (ou crise d’angoisse aigue) est un épisode aigu d’anxiété, bien délimité dans le temps.

L’attaque de panique peut survenir de manière isolée ou dans le cadre d’un trouble psychiatrique, en particulier le trouble panique (caractérisé, entre autres, par la répétition de ces épisodes).

L’attaque de panique se manifeste par 3 types de symptômes :

  • physiques (respiratoires, cardiovasculaires, neurovégétatifs, digestifs, etc.),
  • psychiques (cognitions catastrophistes : peur de mourir, de devenir fou avec parfois sentiment de dépersonnalisation voire de déréalisation),
  • comportementaux (de l’agitation à la sidération).

Ces symptômes, bien délimités dans le temps, sont retrouvés de façon variable selon les personnes. Ils se caractérisent par un début brutal, une intensité maximale rapidement atteinte et une décroissance progressive avec soulagement et parfois asthénie post-critique.

La sémiologie du trouble panique

Le trouble panique est un trouble anxieux caractérisé par la répétition des attaques de panique et par l’anxiété anticipatoire de leur survenue.

La répétition des attaques de panique

La répétition des attaques de panique est la caractéristique principale du trouble panique. Le plus souvent, ces attaques de panique sont spontanées et imprévisibles (pas de facteur déclenchant identifié), au moins au début de l’évolution du trouble.

Secondairement, les crises vont être de moins en moins spontanées et être liées à une anxiété anticipatoire, souvent associée à la confrontation à des situations redoutées dans le cadre d’une agoraphobie compliquant fréquemment le trouble panique.

L’anxiété anticipatoire

La répétition des crises entraîne l’apparition d’une anxiété anticipatoire.

Cette anxiété se manifeste par une anticipation permanente de la survenue d’une attaque de panique : le patient vit dans la crainte de voir se reproduire les attaques de panique de manière inopinée (puisqu’elles peuvent survenir effectivement de manière imprévisible).

Se développent alors des préoccupations concernant les conséquences possibles de l’attaque de panique, comme la peur de mourir ou de devenir fou, qui peuvent modifier le comportement du patient, et aboutir à des complications (isolement social, changement des habitudes de vie, etc.).

Finalement, un mécanisme de conditionnement interne se met en place : tous les symptômes d’une potentielle attaque de panique débutante, comme des palpitations ou des sensations vertigineuses, deviennent angoissants et peuvent déclencher réellement une AP complète.

L'agoraphobie

Une agoraphobie peut venir compliquer le trouble panique. Le patient craint alors l’ensemble des situations dans lesquelles il ne pourrait pas facilement s’échapper ou dans lesquelles il ne pourrait pas être secouru en cas d’attaque de panique (espaces découverts, magasins, files d’attente, foules, lieux publics, endroits clos, etc.).

Le patient finit par éviter ces situations, ce qui peut restreindre considérablement son autonomie. L’agoraphobie ne désigne donc pas seulement la peur de la “place publique” (agora) et des grands espaces, mais la peur de toutes les situations associées au risque d’AP.

Bien que trouble panique et agoraphobie soient fréquemment associés, ces 2 entités diagnostiques peuvent être retrouvées de manière isolée chez certains patients. Il existe ainsi des formes d’agoraphobie sans trouble panique et des formes de trouble panique sans agoraphobie.

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La prise en charge de l’attaque de panique et du trouble panique

On distingue la prise en charge en urgence de l’attaque de panique et la prise en charge à distance (traitement de fond) qui dépend du contexte dans lequel s’inscrit l’attaque de panique.

La prise en charge de l’attaque de panique

Devant une attaque de panique, plusieurs mesures (pharmacologiques et non pharmacologiques) s’imposent.

Outre ces mesures et dans le contexte de l’urgence, il faut aussi impérativement éliminer une urgence non psychiatrique, une intoxication par une substance psychoactive ou un sevrage.

Les mesures de prise en charge non pharmacologiques sont primordiales :

  • Mise en condition : installation au calme (suppression des éléments anxiogènes, isolement), attitude empathique.
  • Réassurance du patient : délivrer un diagnostic positif (“il s’agit d’une attaque de panique”), informer sur l’absence de danger de mort, sur le caractère spontanément résolutif de l’attaque de panique. Il s’agit ici de reconnaître la souffrance subjective du patient. Les symptômes sont réels et particulièrement désagréables, mais pas graves dans le sens d’un danger de mort.
  • Mesures de contrôle respiratoire (allongement du temps d’expiration, au mieux à lèvres pincées). Elles permettent de stimuler le tonus vagal, de focaliser l’attention de la personne et de limiter l’hyperventilation.

Un traitement pharmacologique anxiolytique doit aussi être utilisé si l’attaque de panique se prolonge. Le traitement de référence est la prescription d’une benzodiazépine par voie orale. Attention, il s’agit d’un traitement ponctuel pour l’attaque de panique dans le contexte de l’urgence. Celui-ci ne doit pas être prescrit au long cours (risque de dépendance).

La prise en charge du trouble panique

Le trouble panique est un trouble chronique qui nécessite un traitement de fond, au long cours associant :

  • une éducation thérapeutique, centrale dans la prise en charge (explication sur les symptômes, réassurance, information sur le trouble, règles hygiéno-diététiques),
  • une psychothérapie (les thérapies cognitivo-comportementales – TCC – doivent être privilégiées),
  • éventuellement un traitement pharmacologique de fond (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) dans les formes sévères et invalidantes.

Attention, le traitement pharmacologique ponctuel en cas de manifestations anxieuses intenses et invalidantes par des psychotropes à activité anxiolytique rapide comme les benzodiazépines est possible, mais il doit être ponctuel et bien limité dans le temps (maximum 12 semaines).

Ressources pédagogiques

Référentiel de Psychiatrie et Addictologie

Psychiatrie de l’adulte. Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie

Situations de départ

L’aesp met à la disposition des praticiens des grilles types de situations de départ afin d’établir le diagnostic.

116 - Anxiété