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La préface, l’introduction et la section « utilisation du manuel » du DSM-5 constituent un guide intéressant pour l’enseignement de la psychiatrie. Le DSM-5 se situe en effet désormais dans une perspective pédagogique, comme « un manuel de référence pour les étudiants », en soulignant dès la préface la nécessité pour les étudiants d’utiliser un langage commun et d’avoir une « méthode structurée pour comprendre et diagnostiquer les troubles mentaux ».

Dans l’introduction il est ensuite indiqué de manière très didactique les deux exigences guidant la constitution d’une nosographie. La première est une exigence de fiabilité, permettant un accord entre différents médecins réalisant un diagnostic. La deuxième est une exigence de validité, permettant de réaliser des diagnostics ayant une pertinence scientifique, évaluée par les données épidémiologiques (antécédents personnels et familiaux, facteurs de risque environnementaux, similitudes symptomatiques, pronostiques, comorbidités, réponses thérapeutiques) et neuroscientifiques au sens large (imagerie cérébrale, fonctionnement cognitif et émotionnel, biomarqueurs, facteurs de risque génétiques) qui doivent être similaires dans le cas d’un trouble psychiatrique donné. Si la pertinence neuroscientifique appartient au domaine du troisième cycle des études médicales, la pertinence épidémiologique devrait quant à elle être enseignée dès le deuxième cycle, puisque ces données guident l’organisation des hypothèses diagnostiques et les stratégies thérapeutiques.

Enfin dans la section « utilisation du manuel », le trouble mental est défini. Il est indiqué tout d’abord qu’« un trouble mental est un syndrome caractérisé par une perturbation cliniquement significative de la cognition d’un individu, de sa régulation émotionnelle ou de son comportement, qui reflète l’existence d’un dysfonctionnement dans les processus psychophysiologiques, biologiques ou développementaux sous-tendant le fonctionnement mental ». Une organisation et un enseignement des signes et symptômes psychiatriques en une sémiologie cognitive, émotionnelle et comportementale semblent donc proposés. Puis il est indiqué que «  les troubles mentaux sont le plus souvent associés à une détresse ou une altération importante des activités sociales, professionnelles ou des autres domaines importants du fonctionnement ». Le diagnostic en psychiatrie intègre donc la notion de handicap pour passer de la notion de syndrome à celle de trouble. Enfin, il est indiqué que « les réponses attendues ou culturellement approuvées à un facteur de stress commun ou une perte, comme la perte d’un proche, ne constituent pas des troubles mentaux » conduisant à la nécessité de savoir évaluer les stratégies d’ajustement au stress et d’avoir des notions de psychologie de la santé lorsqu’on étudie la psychiatrie.

L’AESP propose donc dans la ligne de ces recommandations du DSM-5 un triptyque : sémiologique, nosographique et psychologique, fournissant à l’étudiant des clefs structurantes pour organiser leur savoir et leur pratique psychiatrique, première étape pour prendre ensuite les décisions adaptées à la prise en charge des patients.